categoria | Famiglia e Minori, Pedofilia, Vittimologia

“Papa m’aime trop ” Flavia Remo sull’incesto

Inserito il 16 aprile 2015 da Maria Rosa DOMINICI

Veramente bello questo scritto sull’incesto con intervento della dott.ssa Flavia Remo che anni fa segui dei miei seminari,questi sono frutti di cui vado orgogliosa,spero che la versione francese possa essere letta da molti,comunque cercherò a breve di farne una traduzione.Alla dott.ssa Remo,ancora grazie,grazie per la concessione di poterlo pubblicare e quindi condividere sul nostro sito, questo tabu’ ancora tenuto sotto silenzio, in quanto il negazionismo difende dalla presa di coscienza…ma vi è una certezza incrollabile in me ,che figli che rivelano incesto difficilmente ,se non rarissimamente ,mentono…

Article du mois
« Papa m’aime trop »

L’inceste représente le tabou ultime dans l’imaginaire collectif : tu, ignoré, voire même nié, il matérialise l’impensable et pourtant…
Des milliers d’enfants subissent les frasques d’adultes en qui ils voient leur repère, leur essence et pour cause, ces adultes sont ceux qui leurs ont donné la vie.
Pourtant, parfois ces « parents modèles » deviennent les bourreaux de leur progéniture et créent ainsi en eux des troubles profonds, marqués à vie par le silence d’un secret bien trop lourd.

Alors comment déceler le secret de ces enfants abusés, comment reconnaître un bourreau et surtout comment briser la loi du silence afin de sortir de ce cercle infernal?

Rencontre avec Flavia Remo, psychanalyste et fondatrice de l’association MOVEO*. Elle accompagne les victimes d’inceste sur le chemin de la renaissance.

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Point premier : reconnaître la victime d’inceste

D’une manière générale, le comportement d’un enfant peut être observé dans un centre de loisir, en famille ou à l’école où loin de toute pression familiale il laissera parler sa personnalité et son comportement différa de ses autres camarades.
Timide, sa manière à lui d’être invisible, ou agressif, son attitude sera troublée. Il pourrait se toucher le sexe compulsivement, simuler des actes sexuels avec des poupées ou tenter de reproduire certains actes sur ses camarades.
L’enfant abusé a tendance à être hagard, comme sous l’emprise de son agresseur ce qui se retranscrit dans ses dessins : il dessinera des visages souriants pour « faire plaisir » aux adultes, mais ses personnages auront de grands yeux fixes, ou encore sa maison sera haute, très haute avec une forme phallique.

Les dessins ou la façon de jouer d’un enfant est très indicative de ce qu’il subit car il ne peut pas verbaliser ce qu’il ne connait pas et la sexualité fait partie des choses qu’il ignore.
Il pourrait avoir tendance à ne pas vouloir rentrer chez lui ou à ne pas vouloir rester seul avec le parent abuseur, il aura peur des adultes chez qui il sentira un regard différent.

Le plus gros problème que l’on rencontre à l’heure actuelle est le manque de formation du personnel avec lequel l’enfant interagit ce qui complique davantage le descellement des victimes potentielles et peut même avoir des conséquences désastreuses sur celles-ci.
Ce qu’il faut bien retenir, c’est qu’un enfant ne ment pas sur des abus sexuels ; Ne pas croire l’enfant, associer cela à des fantasmes ou ne pas prendre en compte ses aveux conforte alors le travail hypnotique de l’abuseur et renvoie l’enfant au mutisme qui lui est imposé.
Au contraire un adolescent pourrait mentir, mais ce n’est jamais sans raison car il traduit toujours, et à sa manière, une vérité certaine. Il faut dans ces cas débusquer ce qui se cache derrière son récit.

Il faut une formation et une expérience aguerrie pour pouvoir prendre en charge correctement une victime sans quoi le désastre intrapsychique provoqué n’en sera que renforcé.
La victime peut s’identifier à son agresseur et devenir bourreau à son tour, c’est pourquoi une prise en charge spécialisée est nécessaire.
Le Docteur Sandor Ferenczi (grand psychanalyste), a mis en évidence le concept de « fragmentation psychique » de la victime : le choc subit est équivalent à l’anéantissement complet du « soi » et à la soumission à son agresseur.

Le discours de l’enfant abusé est confus. Il s’exprimera par bribes et ne se souviendra pas de tout car il refoule ce moment traumatique, il se peut même qu’il cherche à travestir la réalité pour l’atténuer ou protéger son agresseur. Son regard est fixe, son visage transformé, et s’il perçoit le moindre doute de la part de la personne à qui il se confie, alors il se renfermera d’autant plus dans le déni et le mutisme.

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Point second : reconnaître le père incestueux

L’inceste est souvent un mal transgénérationnel qui perdure depuis des générations dans le secret de l’homéostasie familiale (1). L’abuseur a pu être lui-même abusé et sans prise en charge il a intégré le comportement de son agresseur, il reproduirait alors son vécu sur sa victime sans culpabilité aucune.

La manipulation, la perversion, la violence et le clivage de la personnalité sont des traits de caractère que l’on retrouve chez la plupart de ces hommes, cependant ils n’utilisent pas tous les mêmes moyens de pression sur leur enfant. Certains vont jouer sur la culpabilité de ce dernier en lui disant » Papa t’aime trop, si tu parles il ira en prison » et d’autres vont utiliser la violence physique et verbale.
Leur trouble se situe entre la perversion, le narcissisme et la psychopathie. Ils peuvent être impulsifs de nature, colériques, provocants et inciter leur famille à déménager afin d’être surs de ne pas voir leur secret mis à jour.
Ils auraient tendance à faire passer leur enfant pour difficile afin de légitimer certains troubles du comportement tout en s’érigeant en pères parfaits.

Les enquêteurs sont chaque jour confrontés à leur perversion : leur ton est linéaire, leur dialogue construit et aucune réelle émotion ne s’en dégage.
Une fois démasqués, ils remettront toujours la faute sur autrui en se plaçant eux-mêmes au rang de victime : victime de cette société qui prône le sexe à outrance, victime de leur femme qui ne s’offrait plus à eux, victime de son enfant qui les provoquait…Ils tenteront toujours d’utiliser la manipulation comme dernier moyen de défense et finiront peut être par avouer ce qu’ils ont eux-mêmes subit.

Il convient alors de faire un génogramme (2) pour mettre en évidence l’aspect transgénérationnel de l’inceste et comprendre ainsi son origine généalogique.

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Rompre cet héritage maudit et se reconstruire

En brisant tout d’abord la loi du silence.

Le silence protège les bourreaux et enferme la victime, parler rompt donc le cercle infernal moteur du secret. Mais encore faut-il trouver le bon interlocuteur, celui qui saura non seulement écouter la victime mais également la prendre en charge. C’est notamment le travail qu’effectue Mme Remo dans la détection des victimes et la création de son réseau de protection en collaboration directe avec la justice, l’avocat de la victime et éventuellement son entourage car c’est à tous les proches de l’abusé de se mobiliser afin que la lumière soit faite et qu’une renaissance psychique puisse advenir. Pour cela une thérapie familiale systémique adaptée au crime s’impose.

Pour survivre à cette épreuve et retrouver une vie émotionnelle et psychique stable, la victime doit être reconnue en tant que telle aux yeux de la société, c’est même capital pour sa reconstruction d’où l’importance de la justice dans ce processus.

Un suivi thérapeutique spécialisé est également indispensable pour que l’enfant abusé puisse arriver à une résilience (3).

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Le rôle de la mère

La complicité de la mère n’est pas reconnue par la société, c’est la représentation la plus terrible que l’on puisse faire de cette femme porteuse de vie.
Cette indicible horreur brise les repères de l’inconscient collectif et il est donc encore très difficile à l’heure actuelle de faire reconnaître sa responsabilité consciente ou inconsciente dans un cas d’inceste.

Ce qu’il faut retenir surtout sur une famille incestueuse, c’est qu’elle repose sur une homéostasie familiale profonde, c’est à dire que les différents membres forment une bulle familiale et sociale dans laquelle ils sont tous enfermés. L’épouse ne quitte pas son mari car elle a souvent elle-même très peur de l’abandon et de l’éviction potentielle de cette fameuse bulle. Elle préfère donc devenir aveugle, sourde et muette face aux actes de ce père incestueux qui s’érigera comme un dictateur auprès de sa tribu sous couvert du silence et de la peur qu’entretiennent les autres membres.
Les parents se créent leurs propres règles et leurs propres codes et, bien que la morale les réfute, il paraîtra « dangereux » à la mère de quitter cet univers par peur de l’inconnu et comme « hypnotisée » par le pouvoir de son mari.
Elle serait donc partagée entre l’envie de venir en aide à son enfant et son incapacité à aller à l’encontre de cette emprise jusqu’à enfouir profondément en elle ce qu’il se passe à la maison.

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Le mot de la fin par Flavia Remo

Je voudrais faire le point sur les graves conséquences sociales des maltraitances et de violences sexuelles sur mineurs dont l’inceste et la pédophilie.
Les abus sexuels provoquent une perte du sentiment de sa propre valeur. La perte d’estime de soi est liée à l’expérience que fait l’enfant et il peut penser de ne valoir que le plaisir qu’il procure. La prostitution en est un des résultats. L’inceste peut être considéré comme une sorte de passage initiatique à la prostitution.
Ces enfants commencent à se prostituer lorsqu’ils sont mineurs et un tiers sont prostitués par leur propre famille. Les interventions vis-à-vis de la prostitution enfantine sont trop tardives car on intervient lorsque le mécanisme psychique d’identification à l’agresseur est déjà enclenché.
La toxicomanie, l’alcoolisme, les tentatives de suicide, les dépressions chroniques sont d’autres terribles conséquences d’un inceste et des maltraitances, phénomènes qui ont été bien identifiés par les services sociaux.
L’infanticide parait être une des plus lourdes conséquences de l’inceste. Ces infanticides sont liés à un déni de grossesse, dans plusieurs des cas étudiés l’enfant était le résultat d’un inceste, mais nombreux sont les cas où l’enfant a été tué quelques années plus tard. Les mères qui avaient subi des agressions sexuelles en tant que mineur, ont tué leur enfant pendant une crise dépressive délirante.
D’autres importantes séquelles : des troubles psychotiques avec des hospitalisations répétées, anorexie, boulimie, des échecs scolaires, des troubles de la vie sexuelle (inhibition sexuelle ou une hyper sexualisation pathologique).
« La délinquance est parfois le seul discours que peuvent tenir ceux qui n’ont pas de mots pour dire ce qu’on leur a fait subir ».
La délinquance doit être conçue comme une forme de maladie et non comme un simple désordre social précurseur de criminalité.
Si nous devons analyser la criminalité dans notre société jusqu’au départ des jeunes en Syrie et de leur radicalisation, nous allons découvrir qu’à la base, pour la plus part d’entre eux, au – delà des conflits interculturels, il y a des problèmes d’absence parentale, de maltraitances psychiques, physiques ou sexuelles au sein de leurs familles.
Trouver les racines de la violence pour l’éradiquer sans créer de nouveaux faux mythes, nous aiderait à résoudre plus rapidement ce type de problèmes et éviter d’éparpiller nos énergies et nos actions.

N.L

Entretien assuré au côté de Flavia Remo, psychanalyste, chargée d’enseignement à l’Université de Nice Sophie Antipolis, a fondé l’Association Moveo qui lutte contre les violences faites aux mineurs. Elle s’occupe de la prise en charge des victimes de maltraitance, d’inceste et de pédophilie, de leurs familles et des abuseurs. Elle collabore avec les services judiciaires et les auxiliaires de justice dans le suivi de ces cas et dispense des formations au sein de la Gendarmerie, de l’Education Nationale et auprès d’avocats.

(1) Tendance du système familial à maintenir sa cohésion, sa stabilité et sa sécurité à l’intérieur de son environnement physique et social.

(2) Graphique qui représente plusieurs générations.

(3) Réparer les conséquences post traumatiques et pouvoir se construire en tant que sujet.
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Maria Rosa DOMINICI

About

psicologa,psicoterapeuta vittimologa,membro dell'Accademia Teatina delle Scienze,della New York Academy ofSciences,dell'International Ass. of Juvenile and Family Court Magistrates,della Società Italiana di Vittimologia,della W.S.V.,dell'Ass.internazionale di Studi Medico Psico Religiosi.,docente di seminari di sessuologia, criminologia e vittimologia in università Italiane e straniere,esperta per progetti Daphne su tratta di minori e sfruttamento sessuale,creatrice del progetto Psicantropos,autrice di varie pubblicazioni,si occupa di minori e reati ad essi connessi da 40 anni.

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